Lingotto, Turin, 2008

Un Conseil régional de l’ Orde des Architectes a voulu promouvoir, moyennant une exposition (Nul n’est prophète) à Turin en Italie, la production “italienne” des architectes inscrits au Tableau national en France, en nous invitant à soumettre des planches uniques A3 en format .PDF qui raconteraient nos projets.
Mon projet de table ADORNI pour une famille à Parme était en cours d’achèvement dans les ateliers de MASTROBARILLA à Sorbolo, et par pure coincidence les clients étaient passés la voir. Juste à temps ils m’ en ont fait parvenir des clichés, pris à l’ état grezzo, avant la mise en ouvre de la laque de finition ‘à la française’ (lacca francese / French polish).
Je voulais indiquer que l’ oeuvre avait bien été réalisée (fait de bien moindre importance, à mon sens), mais en privilégier l’ idée soutenant sa conception (l’ adéquation avec la demande du commanditaire, en somme), en mettant en avant plutôt des dessins de présentation élaborés exprès.
L’ info-graphiste chargée par l’ Ordre régional, qui s’ occupait d’ organiser l’ exposition, en a pensé autrement et s’ est permise de reconfigurer la planche à sa guise. Ce qui lui a valu une mise au point sévère de ma part : fausser ou modifier un document (graphique ou autre) émanant d’une agence d’ architecture passe pour un délit et serait particulièrement mal venu de la part d’une instance ordinale ! Passablement choquée de l’ apprendre, elle a réintégré mon illustration du projet telle que je l’avais conçue, sans l’ ajuster au cadre réservé à cet effet. Du coup le pourtour graphique assez vulgaire adopté pour “unifier” l’expo et chanter cocorico, écrasait le dessin. (On passe pour des dindons de la farce ordinale de toutes les façons.)
Comme quoi, dans le métier, on ne doit jamais faire confiance — et surtout pas aux institutions — sans se donner les moyens d’ un contrôle efficace.