Avant que je ne mette pied à l’école d’architecture, ma mère achetais des propriétés dans le midi, pensant les faire retaper et vendre. Un maçon, Antoine PRANDI, qui deviendrait un très cher ami de famille par la suite, en achetait aussi, pour pouvoir chasser sans entrave dans toutes les communes sur ses parcours. Par son biais, me semble-t-il, ma mère avait fait rénover une propriété à Les Ferres, rue du Château, sur projet d’un maître d’oeuvre, Monsieur ESCOFFIER, qui fut vendue. De là l’achat de ces parcelles limitrophes, en état de ruine, dont il m’échoua, une quinzaine d’années plus tard, la tache d’imaginer une solution architecturale d’ensemble, pour la Société ILEX, marchand de biens & maître d’ouvrage commanditaire du dossier en demande de Permis de Construire.
Plans de situation & de masse
Coupes & élévations
Plans (superposés) de couverture & d’étage
Il est malheureux pour les architectes que souvent nos meilleurs projets ne soient jamais réalisés, typiquement faute de moyens ou de volonté de la part de tiers. Bien que ce Permis de Construire ait été obtenu sans problème particulier, trouver des preneurs intéressé à y prendre part serait une autre affaire. ILEX voulait vendre les ruines dotées d’un PC, mais l’estimation des coûts dépassant la valeur estimée du bien achevé, réaliser spéculativement les travaux, sans disposer d’un acheteur serait trop sot. De même, un entrepreneur en gros-oeuvre, qui avait réalisé plusieurs chantiers pour moi et pour un confrère en région parisienne, et qui désirait trouver des chantiers dans le midi, y avait fait un saut de repérage. Il a conclu que l’absence de main d’oeuvre local et de marchands de matériaux BTP conduirait à un surcoût de construction qui rendrait son offre très peu compétitive. En fin de compte la Mairie a acheté les parcelles pour le franc symbolique, afin d’y réaliser un jardin pour les quelques habitants permanents du village.
Néanmoins, l’intérêt de cette étude pour son concepteur réside dans l’opportunité qu’elle a donné d’imaginer des solutions peu habituelles, des espaces habitables plutôt caractérisés que normalisés. Le souvenir de logements souterrains en Espagne (où j’avais passé une nuit chez l’habitant), ainsi que des patios de Sevilla, donnait envie d’exploiter aussi bien la lumière zénithale d’une verrière que les vues dégagées à l’horizontale des petites fenêtres aménageables par-ci et par-là.
Autocritique : si l’on considère que la notion de Raumplan célébrée par Adolf LOOS trouve son inspiration dans l’imbrication des volumes habitables des maisons de village de montagne, ce projet nie ce potentiel, en adoptant le parti d’une division horizontale niveaux. Ce parti fut, en effet, déterminé à la demande du maître d’ouvrage, qui trouvait qu’un petit immeuble avec deux appartements représentait le scénario d’occupation et commercial le plus viable. Certes, 30 ans plus tard je ne proposerais pas la même solution, mais voilà qui témoigne de l’intérêt de l’expérience chez un architecte : en se donnant du temps on peut toujours trouver mieux.
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