Maison Bissielou, Owendo

Mes hôtes gabonais, lors de mon deuxième séjour en 2012, étaient un jeune couple de cadres d’origine camerounaise dont les enfants étaient gardés par une adolescente et l’aide domestique, qui leur préparait des repas. Le pays étant riche en devises, en raison de ses matières premières exportées, mon voyage visait la création d’une société à responsabilité limitée gabonaise d’import-export (PRODEO) pour fournir des produits essentiels à une amélioration de la façon locale de construire.

J’y suis arrivé équipé d’un panneau solaire à eau chaude en polypropylène, article plat et léger acquis en Italie, qui est passé en soute d’avion tel un baggage. Par contre, faute de pouvoir nous fournir sur place en réservoirs assez copieux pour le stockage et la circulation gravitaire de l’eau (sans pompe électrique, car des coupures d’eau, faute de pression, ou de courant pouvaient être assez fréquentes), nous n’avons pas pu l’installer sur le toit. Réalité brutale d’un pays riche, où tout manque faute d’industrie, de dispositif capable d’inventer et de palier aux besoins propres. On y subsiste essentiellement de commerce, la transformation de matériaux restant terrain ignoré.

On m’a demandé des conseils quant à une extension éventuelle de la maison où j’ai passé, en compagnie des enfants, la plupart de mon séjour. Pareil contexte offrait un véritable case study, permettant de s’attaquer à diverses lacunes conceptuelles qui transforment progressivement des maisons isolées en bidonvilles congestionnées. Construire en hauteur, comme le parent dont le lot voisin donne sur la rue, me paraît la seule solution viable, pour éviter l’extension horizontal ad infinitum qui empêche l’absorption des eaux de pluie par le sol en latérite.

Cette étude vise l’extension verticale, en ossature métallique & panneaux isolés, qui pourraient être préfabriqués ailleurs et assemblés sur place, sur terrains vierges voire au-dessus de structures existantes. Naturellement la question de la liaison des fondations entre points d’appui (longrines etc.) devrait être traité localement, en fonction des conditions du terrain, et la configuration du bâti.

Lors de la visite en Europe de mes hôtes gabonais, quelques mois plus tard, j’ai réalisé cette maquette pour leur faire la surprise et montrer les diverses combinaisons de volumétrie envisageables.

Le volume de toiture est conçu pour abriter un reservoir d’eau chaude (rigide) suspendu aux anses d’ossature (afin de garantir la circulation gravitaire des panneaux solaires hydrauliques intégrés, disposés en périmètre), un réservoir d’eau froide (souple en forme de coussin gonflable) sur le tablier (faux-plancher de combles) pour en garantir l’alimentation.

Maquette de la maison existante à R, sans couverture sur Rdc

Maquette de la maison avec extension à R+1, sans couverture sur Rdc

Maquette de la maison avec extension à R+1, et terrasse à R+1

Maquette de la maison avec extension à R+1, et appentis sur Rdc

Maquette de la maison avec extension à R+2, sans couverture sur R

Maquette de la maison avec extension à R+2 & terrasse à R+1

Maquette de la maison avec extension à R+2 & appentis à R+1

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