Team DISNEY, Marne-la-Vallée, 1991

Aldo ROSSI voulait élaborer ce projet à Milan, alors que son associé new-yorkais Morris ADJMI — avec qui il venait de réaliser un édifice à Orlando — insistait pour le développer à Manhattan**, plus accessible pour le client qui tenait à en suivre le progrès, avec des yeux critiques.

En raison du travail que j’ avais fourni seul pour le concours du Musée de l’ Ecosse, quelques uns de l’ agence new-yorkaise voulaient que j’ intègre leur équipe.

Logique, puisque la présentation du projet (avec une grande maquette) allait avoir lieu en fin d’ année au Rockefeller Centre, dans les bureaux de GENSLER ASSOCIATES. Finalement j’ y étais avec les collègues, à présenter le projet à Michael EISNER, auprès de qui je n’ avais aucune envie de me précipiter. Peut-être parce que j’ avais travaillé toute la nuit à colorer des panneaux agrandi de mes perspectives, élaborées à Paris.

Tous comptes faits, j’ ai travaillé sur ce projet avec les collègues des agences d’ Aldo ROSSI e de Morris ADMI, qui avaient proposé de m’associer (peut-être parce que j’ étais inscrit à l’ Ordre des architectes en France, avantage sûr si nous devions le gagner) dans trois villes distinctes : Milan, New York et Paris.

L’ idée d’ utiliser l’ immeuble de stationnement comme écran monumental le long de la limite (env. 600m.) d’ avec le vaste parc de stationnement des visiteurs à Disneyland était en substance la mienne. Cela permettait de réduire les parcours piétons traversant le site, en correspondence avec les bureaux, notamment aux heures de pointe. L’ idée de l’ habiller, côté Disneyland, avec des architectures fictives en applique était par contre de ROSSI, qui l’ a exploité à succès depuis, à Berlin (quartier Schützenstrasse).

J’ ai fait remarquer à ADJMI que les termes du contrat que proposait DISNEY seraient illégaux en France, qui réserve aux architectes la paternité inaliénable de leurs projets.

La règle de la territorialité s’ appliquant en matière d’ architecture, j’ ai résolu de conserver les originaux élaborés par moi-même sur le territoire français. Le projet était pour un site en France, certains dessins ont été élaborés par moi en France, et en tant que consultant externe basé en France, ma pratique d’ architecte en profession liberale était soumise aux lois françaises.

Le client prétendait exercer un droit, quasiment de propriété exclusive (d’ où l’ apport pince-sans-rire du nom ‘Eisner’ sur le croquis d’ Erin SHILLIDAY, infra) sur la moindre esquisse, pondue par quiconque, qui pourrait avoir avec un quelconque objet d’ étude confiée par leur marque. Il est évident que de tels prétextes orgueilleux et hégémoniques sont à résister par toute persone qui se respecte.

Planimétrie générale (présentation conservée dans mes archives de projet)

Perspectives élaborées par moi-même (en droit français, les originaux restent les miens)

Croquis d’  Aldo ROSSI (photocopies conservées dans mes archives de projet)

Croquis d’ Erin SHILLIDAY (photocopie conservée dans mes archives de projet)

Schéma directeur proposé par SdA pour la zone contigue au site

** pour saisir la tension provoquée, et la manière d’ Aldo ROSSI de gérer la situation, voir ici le collage blagueur qu’ il a composé avec Luca MEDA pendant que j’ étais avec eux dans l’ agence déserte à Santa Maria alla Porta 9, fin août 1991.

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